Let's Play Mass Effect - Ep 1 : Faites entrer l'Akuzé !

Je m'appelle Jack Shepard.

Je suis né sur Terre, j'ai grandi dans la rue et j'ai intégré l'Alliance dès que j'ai pu. J'ai accepté une mission de sauvetage vers la colonie luxuriante d'Akuzé avec qui tout contact a été rompu. Au moins, ça me changera des tours métalliques et des voitures volantes.

Sur place, toutes les infrastructures étaient intactes, mais désertes. Mais la nuit tombée, des monstruosités tentaculaires aux crocs acérés attaquent tout ce qui est vivant, et de l'escadron de cinquante soldats duquel je faisais parti, tous ont trouvé la mort, sauf moi. J'ai beau avoir connu les atrocités de la rue, mais ce souvenir va me hanter encore des années.

Et me voilà embarqué sur le Normandy pour une simple mission routinière de transport d'un artefact protéen trouvé sur la colonie d'Eden Prime… Oh, le capitaine Anderson souhaite me parler, et il a l'air de s'être levé du pied gauche.

Et ce spectre Turien là, Nilhus… Il m'agace. Et je ne suis pas le seul. Soi disant les spectres échappent à toute juridiction et peuvent venir observer une mission terrienne de l'Alliance.

Voilà, j'espère que vous avez pu faire la connaissance de Jack Shepard et compris le magnifique jeu de mot du titre. Oui, c'est bien Jack et non John Shepard, page Wikipédia à l'appui : John officie à Atlantis et il a un peu plus de cheveux que Jack, regardez plutôt :

A priori, le jeu permet de créer son propre personnage en choisissant son sexe, son origine et sa classe de personnage de façon bien classe en mode ordinateur top secret et tout le tralala, mais étant donné que les cinématiques et les différentes cutscenes en jeu sont intégralement jouées et doublées à la voix, et que quoi qu'on fasse, le personnage s'appellera toujours Shepard, on va garder le protagoniste principal tel quel. A voir peut-être dans un épisode bonus à quoi ressemble le jeu du point de vue d'une adepte colon impitoyable ?

Le capitaine attendra un peu, je compte bien tâter la température sur mes collègues, ce qu'ils pensent de la mission, et sans surprise, ils ont tous comme moi comme un mauvais pressentiment. Même si Joker, le pilote, a toujours tendance à exagérer, la présence de Nilhus qui reste replié dans son silence à tout observer n'arrange pas les choses. Il n'y a que le caporal Jenkins qui a l'air surexcité à l'idée de partir en mission. Qu'est-ce qu'il peut être pénible à me ressasser sans cesse mes soi-disant exploits sur Akuzé. S'il sortait un peu des vieux films d'action et pouvait voir de ses propres yeux ce que c'est que la guerre…

J'entre dans le bureau du capitaine pour n'y voir que Nilhus, qui sort de son silence pour me refaire le couplet des humains trop ambitieux, mais j'ai quand même la sensation que dans le fond, ça a quand même l'air d'être un type bien. Le capitaine arrive enfin et révèle la vraie nature de la mission : récupérer la balise protéenne découverte sur Eden Prime et partir discrétos en testant la nouvelle technologie de camouflage dont le Normandy est équipé. Le tout sur la supervision de Nilhus qui devra ensuite faire un rapport de test au Conseil qui me pressent pour devenir le premier spectre humain. Ca devrait bien se passer, ça tient plus du test en conditions réelles d'une nouvelle technologie mais du coup, Jenkins risque d'être déçu, ça va manquer d'action pour lui…

Ou pas : une transmission vient d'apparaitre à l'écran : des vaisseaux ennemis s'approchent et attaquent Eden Prime. Nilhus identifie les envahisseurs comme des Geth, une race ennemie de machines hyper intelligentes qui s'est révoltée contre leurs créateurs, les Quariens, et qui semblent s'intéresser eux aussi à la balise protéenne découverte. Quelqu'un a du les informer de la découverte, y aurait-il un traître à bord ?! Les divisions armées sur place tombent les uns après les autres avant que la transmission soit soudainement coupée. Changement de plan : Keidan, Jenkins et moi allons à la rescousse de l'armée sur place, tandis que Nilhus part en éclaireur aux abords du site de fouilles. Keidan, c'est le biotique de l'équipe, ses aptitudes seront utiles en combat, et Jenkins aura son quota d'action. Les communications radio devront être rares pour assurer la discrétion.

Et là, c'est le drame.

Ok ce n'est pas le vrai message d'erreur même s'il y ressemble bien mais j'ai eu droit à un magnifique crash du jeu qui m'a obligé de refaire toute l'introduction et les dialogues depuis le début. C'est un jeu sorti en 2008 après tout ! Comme si j'avais pensé à faire des sauvegardes rapides pendant les dialogues d'intro… Surtout que pour le coup, le jeu incite à bavarder avec les PNJ, et pas uniquement pour mieux connaitre le background, mais ça donne une quantité non négligeable d'expérience au point où je suis déjà passé niveau 2 avant même d'avoir dégainé une arme, ainsi que des points dans les jauges de conciliation et de pragmatisme dont j'ignore l'utilité pour l'instant en fonction des répliques choisies.

Le choix des répliques d'ailleurs, c'est simple et efficace, ça reprend le cercle adapté au joystick de la manette Xbox mais en pratique ça reste bien adapté à la souris, et contrairement aux dialogues de Neverwinter Nights, tout, absolument tout est doublé, y compris une bonne partie des entrées du Codex résumant les éléments de background du jeu, races, planètes, technologies et compagnie qui se remplit peu à peu en interagissant avec les ordinateurs disséminés ici et là. Quand je vois la quantité colossale de dialogues c'est absolument énorme le taf accompli ! Le doublage français est de bonne facture, les tons sont peut-être un poil monocordes ceci dit mais bon.

Côté interactivité, ça reste l'introduction donc normal que l'impact de mes décisions soit limité pour ne pas dire inexistant, mais j'ai vraiment l'impression de jouer l'épisode pilote d'une série de SF qui distille peu à peu le décor qui m'a l'air bien bien deep.

C'est le moment, allons-y !

Et nous voilà débarqué au milieu de nulle part avec Jenkins et Keidan. J'ai pu me faire la main avec mon fusil d'assaut sur quelques drones Geth, les premiers soldats ne tardent pas à se montrer. Et là, Jenkins se jette la tête la première et se fait massacrer. Le pauvre, il avait beau être immature, il ne méritait pas ça.

Tandis qu'on avance à deux et que je m'entraine au fusil de snipe sur de pauvres cadavres réanimés par les Geth à coups d'implants en empalant leurs victimes sur des piques telle est la cruauté sans limite des machines envers ce qu'ils qualifient d'organique, nous faisons la rencontre d'Ashley, une des militaires survivantes de l'assaut qui était à deux doigts de m'engueuler parce qu'on est arrivés trop tard.

Forte tête en tout cas, j'espère ne plus l'avoir dans les pattes une fois sorti de ce merdier. Mais un renfort est un renfort, ça ne sera pas de trop pour rallier le site de fouilles en quête de survivants. Après avoir nettoyé la zone d'une horde de Geths et de zombis, nous avons pu libérer quelques survivants qui se sont enfermés dans un bâtiment à proximité qu'on a pu déverrouiller. Ils nous ont été reconnaissants et nous ont fourni quelques bricoles pour la suite, mais il y avait un docteur qui a totalement perdu la boule à partir dans des délires paranoïaques et apocalyptiques. On a beau me sortir qu'il prenait des médicaments, une bonne baffe dans la tronche ça agit plus vite au moins.

Nous devons maintenant rejoindre Nilhus qui a découvert la localisation de la balise protéenne. Il se trouve au spatioport, pas très loin d'ici, mais nous devons faire vite.

Mais ça ne serait pas une référence à LEEEEROOOOY JEEEENKIIINSS §!!§§§

Je m'en doutais un peu qu'il n'aurait pas fait long feu le p'tit Jenkins. Mais avant cela, je suis parvenu à mourir face aux petits drones du début en mode mécékoilétouch ???, le temps de prendre en main la partie FPS du jeu et d'appuyer sur tous les boutons et tester toutes les armes pour voir ce que ça fait. Le crash sans sauvegarde, la mort à la con au début, aucun doute, je débute le jeu sur les chapeaux de roue.

Et en plus, j'ai gagné un niveau en mourant. La classe !

Alors, le système de combat et les armes c'est assez simple au final : on a 4 classes d'armes avec 3 caractéristiques : les dégâts, la précision et le nombre de tirs avant surchauffe, une sorte de cooldown qui "simule" le rechargement vu que les munitions sont illimitées.

Les pistolets sont petits, maniables, précis mais font pas énormément de dégâts.
Les fusils d'assaut sont les mitrailleuses classiques, comme les fidèles P90 des équipes Stargate.
Les fusils à pompe, gros dégâts mais faible portée et précision, idéaux pour les combats rapprochés.
Les fusils de précision, pour les snipers en herbe avec viseur intégré, qui prennent 3 plombes à recharger.

Chaque type d'arme a plusieurs manufacturiers (Banshee, Avenger, Lancer pour les fusils d'assaut) avec des proportions en dégâts/précision/surchauffe différents, et un numéro de version qui correspond aux facteurs +1, +2 etc. des armes med-fan. On a également des armures légères à lourdes affectant le déplacement et la visée, les amplificateurs biotiques pour les biotiques, version futuriste des bâtons des mages si on veut, et les OmniTech pour assister au combat avec le pouvoir de la technologie.

Plot Twist ?

Nous arrivons au spatioport recouvert de caisses de toutes tailles, envahi de Geths de mieux en mieux armés et équipés. Ca sent pas bon, mais heureusement que les pouvoirs biotiques de Kaidan permettent de les bousculer un peu et de saboter à distance leurs boucliers magnétiques pour les faire exploser devant eux. Il se démerde pas trop mal sur les premiers soins aussi avec le médi-gel. Les petites grenades qu'on nous fournit sont bien efficaces aussi pour en exploser plusieurs d'un coup. Une fois la zone nettoyée, nous retrouvons Nilhus… Ou du moins ce qu'il en reste. On a aussi choppé une bande de soi-disant fermiers qui trafiquent et revendent du matériel militaire sous le manteau qui transitent par ici. Il n'en fallait pas plus pour mettre Ashley en colère, mais on a pu récupérer leur larcin. Cependant, l'un d'entre eux a été témoin de la mort de Nilhus qui se serait fait tuer par un de ses semblables, un turien dénommé Saren, une fois qu'il a eu le dos tourné. D'où qu'il sort celui-là ? De toutes évidences, il a pris la poudre d'escampette, j'espère qu'on pourra le rattraper à temps.

Le Normandy nous a transmis la position de la balise : il faudra prendre un wagon de transport mais la gare est lourdement gardée par un long couloir de sentinelles Geth. Les combats ont été difficiles, Key a failli y passer à plusieurs reprises. Nous nous attendions à un plus gros comité d'accueil une fois arrivé à destination, et pour cause, la gare d'arrivée est piégée par une batterie d'explosifs que l'on a pu rapidement désamorcer, mais qui a laissé le temps à Saren de disparaitre en faisant beaucoup de dégâts sur la colonie. Après quelques derniers combats, nous arrivons enfin à la balise qui émet un bourdonnement étrange à l'approche d'Ashley. J'essaie de la repousser mais je perds connaissance, avec des images cauchemardesques en tête.

Ouais, j'ai pas mal galéré à ce fameux couloir. Heureusement, on a accès à des grenades assez dévastatrices, mais surtout à du médi-gel pour guérir l'ensemble du squad pourvu qu'au moins un membre de l'équipe dispose de la compétence appropriée. Même si la fameuse touche chère à Bioware depuis Baldur's Gate permet de mettre le jeu en pause pour déclencher les capacités de chacun des personnages de son équipe pour gérer le côté tactique, j'ai beau pas vraiment maitriser le truc encore mais j'ai l'impression que l'intelligence artificielle et le pathfinding des coéquipiers est souvent à la ramasse, à rester coincés comme des cons entre deux caisses. On a aussi une barre de raccourcis où on peut mettre des compétences mais je n'en ai pas encore eu besoin jusqu'ici.

Le jeu propose aussi de temps à autre des petits évènements chronométrés comme le désamorçage de bombes pour varier un peu le rythme de la mission. Ca reste une mission d'introduction mais hormis des recoins avec un peu de matos caché à ramasser - j'ai du en louper quelques uns, notamment à la fin en approchant trop vite de la balise - ça reste assez dirigiste. A ce stade du jeu, normal, mais je présume que ça sera plus ouvert et moins linéaire par la suite.

Autre similitude avec le système de dialogue de Neverwinter Nights, on a pu voir aussi l'influence des deux compétences Charme (lié à la conciliation) et Intimidation (au pragmatisme) qui permettent d'avoir des options supplémentaires dans les dialogues, ce qui m'aura permis de soutirer les marchandises détournés par ces fermiers à la morale douteuse en incitant l'un à balancer son pote.

Je refais surface dans un lit de l'infirmerie à bord du Normandy, avec plus de peur que de mal, et des images horribles en tête comme si la balise les avait transmises à Shepard. Et comme si le cauchemar se pousuit, je constate qu'Ashley est également à bord, et qu'elle a été intégrée à l'équipage sur ordre du capitaine.

Il se trouve que Saren fait lui aussi partie des spectres, mais il a visiblement trahi l'Alliance et le Conseil en s'alliant aux Geths sur l'assaut sur Eden Prime, il faut partir au plus vite à la Citadelle pour exposer la trahison devant le Conseil. Visiblement, il ne tient pas l'humanité en grande estime. Pendant le voyage, j'en profite pour discuter avec l'équipage. Keidan se plaint de maux de têtes et de l'obsolescence de ses implants biotiques mais ses compétences ont été mises à rude épreuve, et on s'engueule avec Ashley mais elle finit par admettre comme moi que la situation n'était pas propice : nous avons tous deux essuyés de lourdes pertes. Jenkins, les militaires en poste sur Eden Prime… Je comprends mieux son coup de colère envers les trafiquants tantôt. Sacré caractère, quand même.

Une fois l'histoire racontée à Udina, l'ambassadeur de l'Alliance sur la Citadelle, ce dernier décide d'aller immédiatement convoquer une session du Conseil et de mettre en lumière la traîtrise d'un de leurs spectres, qui n'ont de comptes à rendre précisément qu'au Conseil, en espérant qu'il soit exclu suite à l'enquête qui a été diligentée.

Voilà, le prologue fut un peu long, mais on a développé pas mal d'éléments de gameplay et d'histoire qu'on aura plus à rappeler à tout bout de champ, ni en stream d'ailleurs. Malgré la grande linéarité du prologue (là encore ce n'est pas un reproche), l'alchimie entre les différents protagonistes commence à se mettre en place telle une série télé et certaines paroles prononcées au début risquent d'avoir quelques conséquences plus tard.

On termine par le point fiche de perso à l'issue de ce pilote, après 1h27 de gameplay :

Là encore un peu d'explications que je ne referais plus par la suite : le système d'xp est similaire à celui des Might & Magic 6 à 8, chaque level up se fait en réalisant 100 points d'expérience multiplié par le niveau en cours, donc 100 xp pour passer niveau 2, 300 pour le niveau 3, 600 pour le 4, 1000 pour le 5, 1500 pour le 6, bref vous voyez l'idée. Le choix de la classe au moment de la création du personnage détermine les lignes de talent auxquels il a accès, ici Jack Shepard est un militaire avec des compétences d'armes, de formation au combat, plus le charme et l'intimidation communs à tous. Votre œil attentif aura remarqué la dissonance entre les points assignés en charme et le niveau de pragmatisme plus élevé que celui de conciliation.

Chaque level up nous donne accès à 3 points de talents (2 passé un certain niveau, sinon on remplirait tout trop vite) que l'on peut répartir comme on le souhaite dans les lignes. Chaque case verte donne ainsi droit à des passifs type augmentation des dégâts, de la précision, des points de vie et j'en passe. Les cases avec un rond en fond permettent de débloquer la ligne grisée du dessous, par exemple le 6ème niveau d'armures de combat débloque les talents de premiers secours. Les triangles en fond donnent accès à des compétences actives : activation des premiers soins, augmentation temporaire des dégâts et autres cooldowns en tout genre. Pareil pour les compétences biotiques qui s'apparentent à peu près à des sorts de mage med-fan ou à des pouvoirs Jedi de la Force. Bref, un système simple, loin de la complexité d'une adaptation des règles Donjons & Dragons mais néanmoins efficace et adapté à l'approche futuriste et FPS du jeu.

En tout cas, ce prologue m'a bien accroché, avec le quota du nombre de morts prématurées respecté qui plus est, et n'augure que de bonnes choses pour la suite de l'intrigue, hâte de découvrir la suite ! J'espère que le format mi narration du point de vue de Shepard, mi point de vue du joueur est agréable à lire. A bientôt dans le prochain épisode ou en stream !